Migrareflexion

La crise des migrants, un devoir moral ou une responsabilité trop lourde pour l'Etat Français ?


Toute l'actualité tourne autour des migrants. Ce sujet est au cœur de nos conversations, des médias et du quotidien de chacun. Seulement le sens du mot "migrant" est-il le même pour chacun.e ? Peut-on véritablement parler de "crise" migratoire ? En effet, les médias utilisent ces termes. Fuyant la guerre ou la misère, les migrants sont des milliers à frapper aux portes de l'Europe, puis en France, majoritairement traversant la Méditerranée, bien souvent au péril de leur vie.  Aujourd'hui, de nombreuses associations sont actives pour la protection et l'intégration de ces personnes, cependant, le gouvernement fait preuve d'une restriction vis à vis de l'ouverture des frontières, et l'intégration de ces migrants. On va chercher à en comprendre la cause.

Nous avons donc voulu approfondir ce sujet, en nous penchant sur les différents points de vues, en allant voir des spectacles, des expositions, en allant à la rencontre de migrants en personnes, trop souvent évoqués mais déshumanisés alors qu'ils sont sujets de leur migration. 

Voici la présentation de Laurence, artiste engagée dans l'aide aux migrants. Elle considère alors cet engagement comme "la moindre des choses". Laurence nous fait part de sa vision de l'engagement, nous informe sur la situation actuelle à propos de la gestion des migrants sur le territoire Français et les démarches administratives. Ayant accueilli chez elle plusieurs migrants, participé à la fondation de l'association de quartier "Le vivarium de la lézarde", et faisant partie d'un collectif d'artistes s'inspirant de la question des migrants, Laurence a établi des liens forts avec les migrants, qui sont, pour elle,  "avant tout des humains". Des extraits de son interview seront répartis dans l'ensemble du site migrareflexion. En voici le premier  :


Ram, un réfugié Syrien, est venu en France il y a quatre ans. Retraçons son histoire en dessin...


Fils d'immigrés, les deux jeunes chanteurs signent un morceau brutal qui cherche à marquer les esprits. Un texte engagé qui montre la profondeur de leur écriture. "Une chanson très importante pour nous... Une histoire imaginaire pour nous, mais réelle pour tant de gens…" Bigflo et Oli

"Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies"


Etude de cas...

Pour travailler sur le sujet des migrants, quoi de mieux que de rencontrer une personne migrante en personne ? Voici le témoignage de Roy, un migrant Sri-Lankais venu en France.

Roy est d'origine Sri Lankaise. Il est Tamoul. (peuple vivant majoritairement en Inde et au Sri Lanka). Il est issu d'une famille très chrétienne, mais lui se dit athée. Le peuple Tamoul est un peuple réprimé et persécuté au Sri Lanka.

  • Les Tigres de la communauté tamoule (également appelés LTTE ) : c'est un mouvement séparatiste souhaitant que la partie Nord et Est du Sri Lanka soit indépendante.
  • Le peuple Tamoul était au contact d'un autre peuple : les Singhalais. Ils se sont battus ensemble pour l'indépendance du Sri Lanka

  • Mais une fois l'indépendance obtenue, les Tamouls ont été mis au ban de la société.

Seulement, Roy porte le même nom que son grand-père, qui a œuvré pour l'indépendance du Sri Lanka dans les années 80. Son grand-père était un activiste pendant la Guerre civile et a été emprisonné. C'est alors devenu un personnage très connu. Roy n'est donc pas n'importe quel Tamoul. Il a d'ailleurs été placé en hôpital psychiatrique au Sri Lanka à cause de ses origines. 

Lui et sa famille n'étaient pas en sécurité au Sri Lanka.  Sa famille s' est donc dispersée dans  le monde. L'un de ses frères est en Russie, l'autre est au Royaume-Uni avec son père, et sa femme au Canada. La mère est restée au Sri Lanka.

Roy a travaillé à Dubaï, puis est parti en Pologne dans le cadre d'Erasmus pour y étudier la robotique mais a été reconduit vers le marketing. Après 2 trimestres dans le pays à étudier et travailler dans des restaurants, il a été pillé : toutes ses affaires personnelles lui ont été volées (photos, ordinateur…)  Mais aussi ses papiers d'identité. Seulement, suite à cela, sa femme, qui vit au Canada, l'a contacté pour lui apprendre qu'une personne avait usurpé son identité au Canada. Roy n'a donc pas d'identité dans le monde, puisque la sienne a été volée.

Finalement,  il a quitté la Pologne, en  passant par L' Autriche et l' Allemagne. En Allemagne, celui-ci a été maltraité par la police, et interné pendant un jour dans un hôpital psychiatrique. Il s'est ensuite rendu à Paris, à porte de la Chapelle. Vivant dans de précaires conditions, celui-ci espérait compter sur la solidarité des autres Tamouls, commerçants à Porte de La Chapelle, mais aucun d'eux n'en fit preuve.

Dans l'espoir de retrouver son père et son frère en Angleterre, Roy est venu à Calais.

Dormant dans les rues, il s'est renseigné auprès d'une une association mais celle-ci l'a convoyé vers Arras. Seulement, à Arras, la situation n'avançait guère. Submergé par la colère, il fit preuve de violences contre les policiers. Ce qui n'arrangea pas son dossier judiciaire. Arrivé à Lille, Roy dormait dans la rue. 

Aujourd'hui, Roy est logé dans l' association de quartier "le vivarium de la Lézarde", prend des cours de Français et se porte bénévole aux resto du cœur. Il a  procédé à une demande d'asile en France. Le jugement aura lieu en mai, à Paris. 



" liberté, égalité, fraternité "

Partir, quitter son pays est un droit universel édicté par la déclaration Universelle des droits de l'Homme. La devise de l'état français est "Liberté, Égalité, Fraternité". 

Seulement, récemment, le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) a instauré une loi selon laquelle :

« Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 euros »

Ce "délit de solidarité" remet alors en cause les valeurs de l'Etat Français. Certains citoyens s'opposent à cette loi. On parle d'ailleurs souvent de Cédric Herrou, militant ayant hébergé des migrants à la frontière italienne, qui a subi les conséquences de cette loi.

Comment expliquer cela ?

Accompagner un migrant dans un déplacement est considéré comme aider le migrant dans sa trajectoire migratoire. La personne est donc considérée comme un "passeur", ce qui est illégal.  

passeur = Personne qui fait passer clandestinement des personnes aux frontières.

pour plus de précisions...

Article 9

"Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé."

Article 3

"Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne."

le point de vue de Laurence...

Quelques associations pour la protection des droits humains des migrants...

En France, il existe sur notre territoire un tissu de petites ou grandes structures associatives mobilisées pour venir en aide aux migrants...

...ça peut être pour l'accompagnement juridique, administratif, médical ou psychologique. Les associations peuvent proposer un lieu pour se doucher, un lieu d'hébergement, de ravitaillement. Elles peuvent aussi accompagner les migrants dans l'apprentissage du français ou simplement briser l'isolement et diminuer l'angoisse de celui qui recommence sa vie en territoire inconnu.

Lycée Faidherbe, Lille
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